télétravail semaine du 30 novembre

 Bonjour à toustes

cette semaine on continue le cours n°4 sur liberté/Etat/justice

 

  Et si la vie n'était qu'un vaste confinement?

    Cette question n'est pas forcément idiote, puisque nous avons vu, la semaine dernière,  que la liberté pouvait être une sensation relative : nous sommes  né-es dans une société que nous n'avons pas choisie, caractérisée par un certain degré de liberté, une certaine quantité de contraintes à laquelle nous sommes habitué-es, une certaine longueur de laisse (image du chien), un certain degré de température d'eau (image de la baignade). Si on  réduit notre liberté par un confinement autoritaire du type que nous connaissons en ce moment, on râle, on est pas content, on sent la diminution de liberté, mais on a du mal à envisager qu' on pourrait conquérir des degrés supplémentaires de liberté, on a du mal à donner un sens à ce mot "émancipation", qui valait pour les esclaves de l'antiquité, ou les esclaves noirs d'Amérique, ou qui vaut aujourd'hui pour toustes celles/ceux qui vivent dans un régime autoritaire ou une dictature, mais pas pour nous qui vivons dans des sociétés que nous appelons 'démocraties libérales". Pourtant certains philosophes nous obligent à aller plus loin, à regarder des chaînes devenues invisibles, que nous ne sentons plus.

     Les philosophes d'inspiration marxiste ou anarchiste critiquent par exemple le salariat : travailler pour un patron, en échange d'un salaire, serait une forme d'esclavage qui ne dit pas son nom. On est contraint pour gagner sa vie à travailler pour quelqu'un qui s'enrichit grâce à nous. "Le prolétariat est l'ensemble des individus qui n'ont pas le contrôle de leur emploi du temps) dit Guy Debord dans La société du spectacle.

    De même, le manque d'argent, la contrainte monétaire nous obligent parfois à accepter des boulots qui ne nous plaisent pas, voire sont inutiles ou nuisibles ; on peut penser aux emplois précaires, petits boulots alimentaires, passagers, et qui parfois s'installent dans la durée, aux emplois peu qualifiés, dit d'exécution, qu'occupent en majorité les enfants des classes les moins favorisées. Ce sont aussi les "bullshit jobs", "emplois à la con", très bien payés mais qui ne servent à rien,   dont parle David Graeber dans son livre :  « une forme d'emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu'il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat, de faire croire qu'il n'en est rien ».

Nous n'avons pas la liberté de nous lancer dans une activité utile, belle, mais pas forcément très rémunératrice, on préférera une activité peu épanouissante, peu utile voire débile, mais rémunératrice.

un exemple très concret dans le post suivant !

David Graeber et ses bullshit jobs :  https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2020/09/03/l-americain-david-graeber-anthropologue-des-bullshit-jobs-et-figure-d-occupy-wall-street-est-mort_6050880_3382.html


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